Dans Le Petit Chaperon Rouge, vous vous méfiez plut?t du loup ou de la grand-mère ?
Est-ce qu'on n'aurait pas collectivement mal compris cette histoire, qui serait peut-être une mise en garde contre l'inceste ?
Et si en fait, ce conte nous mettait en garde, non pas contre les dangers de la forêt, des étrangers, de l'extérieur, mais bien plut?t contre les dangers du foyer, de la famille et de l'intérieur ?
C'est l'hypothèse qu'émet Lucille Novat, professeure et autrice qui a analysé le conte de notre enfance.
L'idée qu'il s'agisse d'un avertissement contre les agressions sexuelles est assez répandue chez les chercheurs en littérature.
Le passage où l'enfant rejoint le loup dans le lit, puis s'y fait manger est relativement explicite pour des oreilles attentives.
Enfants et adultes sortent donc de la lecture de ce conte bien avertis: Il ne faut pas parler aux inconnus et encore moins aux loups dans la forêt.
Mais est-ce vraiment le loup le prédateur ?
Si vous lisez une fable de Jean de La Fontaine et que vous croisez dans cette fable un lion avec une couronne sur la tête, la plupart des gens vont comprendre, assez intuitivement, que ce lion est une métaphore du pouvoir du roi.
Pourtant, quand on lit "Le Petit Chapeau Rouge" et qu'on croise un loup affublé d'un bonnet d'a?eul, on a beaucoup plus de mal à voir, refuse vraiment d'envisager la possibilité que ce loup soit une métaphore de la prédation sexuelle d'un membre de la famille pour la petite fille.